Notre périple en chine continue bon gré mal gré. Nous avons de plus en plus de mal avec la mentalité chinoise mais les découvertes que nous faisons contrebalancent avec nos mésaventures.
Après notre séjour à Pékin, nous prenons un train pour la ville de Datong. Comme nous sommes toujours durant les vacances chinoises, tous les trains sont complets et nous nous voyons obligés de faire le trajet de nuit assis. Et le moins que l’on puisse dire c’est que nous passons une mauvaise nuit : le wagon est bondé, tout le monde hurle, fume ou écoute de la musique. Qu’il soit 1h du matin ne semble déranger personne… Nous ne fermons donc pas l’œil de la nuit et débarquons à 3h du matin à Datong. Complètement crevés, nous trouvons un hôtel pour finir le reste de la nuit car une grosse journée nous attend.
Un peu plus tard, nous nous rendons en bus aux Grottes de Yungang. Si la ville de Datong a des allures un peu glauques, le site de Yungang est quant à lui fabuleux. C’est une pure merveille de l’art bouddhique : 251 grottes et pas moins de 51000 statues.
Nous nous baladons à travers le site et découvrons des pavillons de bois à flanc de falaise cachant des sculptures à couper le souffle. Plusieurs niches abritent des bouddhas pouvant atteindre 15 mètres de hauteur. Nous commençons par les plus petites grottes découvrant ainsi les sculptures les plus abîmées mais aussi les plus colorées.
Des bouddhas se font face, certains debout, d’autre en position de méditation. Nous finissons par la grotte n°20 dont la paroi extérieure s’est effondrée. Son bouddha est ainsi le seul à être exposé à l’air libre. C’en est encore plus grandiose.
Nous partons l’après-midi pour le monastère suspendu de Xuankong. En effet, le monastère porte ce nom car il donne l’impression d’être suspendu dans le vide, collé comme par enchantement à la falaise. Fondé au VI° siècle, c’est incroyable de voir qu’il tient toujours debout. C’est assez déroutant de le voir, accroché à la montagne, ne tenant que par de frêles piliers en bois. On se demande comment ça tient, mais ça tient ! Nous visitons le monastère, nous amusant à déambuler dans les escaliers raides et étroits, taillés à même la roche. Arrivés tout en haut, la vue est assez… vertigineuse !
Pas le temps de nous reposer : le soir même nous reprenons le train en direction de Pingyao. Et le trajet s’annonce pire que le précédent. A notre grande surprise le billet que nous avons est un billet sans place assise. Nous allons donc passer les 8h à venir debout, de nuit et avec nos bagages ! Nous imaginons mal faire le trajet dans ces conditions, vue la nuit que nous venons de passer. Nous tentons alors de squatter le wagon restaurant. Nous faisons semblant de ne pas comprendre lorsque les contrôleurs nous disent que nous ne devons pas rester là et nous réussissons finalement à faire le voyage à moitié endormis sur une table.
Arrivés à Pingyao, le changement est radical. Nous découvrons une ville d’un autre temps, pleine de charme. Nous avons l’impression de nous retrouver à une autre époque. Oubliés les buildings de béton et la circulation effrénée, Pingyao offre un paysage d’un tout autre ordre. A l’abri derrière ses murailles, la ville témoigne de l’histoire et des traditions chinoises des six derniers siècles. Ici pas de voitures mais des demeures traditionnelles, des rues vivantes, des vendeurs ambulants et des bâtiments aux façades en bois magnifiques et aux tuiles vernissées! Nous sommes dans un vrai musée et flâner dans les ruelles est un réel plaisir. Le soir, la ville se pare de centaines de lampions qui la rendent encore plus séduisante.
Nous trouvons une guesthouse très sympa, dans le style traditionnel chinois. Nous nous baladons durant deux jours de temples en temples, de demeures en demeures… tous plus splendides les uns que les autres. A chaque fois que nous rentrons dans une bâtisse, nous passons de charmants portiques de bois donnant chacun sur des cours intérieures.
Il nous faut quitter Pingyao pour Xi’an. Nous réussissons cette fois-ci à avoir des places en couchette…Yes ! Cependant, la joie ne fut que de courte durée : les contrôleurs sont restés toute la nuit dans les couloirs à parler, on a senti l’odeur des toilettes collées à nos couchettes et certains chinois se sont même assis sur nos lits, pas gênés pour un sous !
Une fois à Xi’an, nous profitons de la journée ensoleillée pour parcourir la ville à vélo. Nous visitons le quartier musulman et la Grande Mosquée. Cela fait bizarre de voir des chinois habillés en djellaba et surtout de voir un minaret ainsi qu’une mosquée avec une architecture chinoise. Nous nous rendons également à la forêt des stèles avant de prendre un bus pour voir enfin ce que nous attendions tant : l’armée enterrée du premier empereur Qin ! La rencontre avec ces statues de terre cuite a été un grand moment.
Il y a de cela 22 siècles, plus de 500 000 personnes travaillèrent pendant 36 ans à l’édification du tombeau de l’empereur. Selon l’usage, ce dernier devait s’entourer d’une véritable armée, destinée à le protéger pour l’éternité. Autour de son tombeau furent donc creusées plusieurs tranchées dans lesquelles des soldats furent déposés. Sur les 7000 statues de terre cuite, un millier a émergé du chantier archéologique.
Nous sommes impressionnés par la beauté des statues : archers, chars, chevaux, cavalerie, infanterie… tous sont représentés. Beaucoup de détails permettent d’appréhender ce passé : coiffures, habits et armes représentent des corps de métiers différents. Les guerriers, placés par rang de quatre, semblent prêts à marcher au combat. Cette masse de soldats est impressionnante à voir mais ce n’est que le début. Ce qui est visible ne représente qu’une petite partie de l’armée enterrée. Les fouilles se poursuivent et des découvertes continuent à être faites.
Fini pour nous le temps des trajets en train, nous prenons un avion pour nous rendre à Shanghai. En plein dans l’exposition universelle, la ville sera vraisemblablement survoltée et notre visite risque encore une fois de ne pas être triste.