A notre retour sur Bangkok, nous retrouvons avec joie les filles venues nous chercher à l’aéroport. Arrivées la veille, Gigi et Laurie en ont profité pour découvrir les merveilles que compte la capitale Thaïlandaise, auxquelles figurent le Palais Royal, le Wat Pra Kheo ou encore les Khlongs.

Pour notre dernier jour en Thaïlande nous visitons le fameux Buddha couché et n’hésitons pas à nous refaire quelques massages avant de prendre notre train de nuit. Cette fois-ci, nous nous la jouons « grand luxe » puisque c’est allongé dans notre couchette que nous parcourons les 12h de train nous séparant de la frontière Laotienne. Après quelques formalités nous traversons le Pont de l’Amitié et  nous voilà dans un nouveau pays.

Direction la capitale, Vientiane, située à quelques kms de là. Nous sommes tout de suite frappés par sa taille. C’est une ville étonnamment petite, ce qui a tendance à lui conférer des airs de capitale à l’échelle humaine. Nous accrochons de suite avec son atmosphère paisible et conviviale. Nous trouvons une petite Guesthouse, histoire de poser nos sacs et nous partons directement manger dans un restaurant français. Et oui, quel bonheur de se trouver dans un pays où l’on parle la langue de Molière, où l’on mange du pain et où les panneaux sont écrits en français. Après des semaines de régime au riz, nous mangeons avec un très grand plaisir un steak sauce au poivre avec des frites !

C’est sous un soleil magnifique que nous partons visiter les temples Wat Sisaket et Wat That Luang. Situés en plein centre ville mais dans des jardins paisibles, ils sont encore différents de ce que nous avons pu voir auparavant. Nous faisons le tour des temples, découvrant parfois des Bouddhas cachés à l’ombre d’un arbre ou des moines faisant leur prière.

Le lendemain matin, nous décidons de faire un tour au marché de Khua Din avant de prendre notre bus pour Luang Prabang. Nous nous baladons dans les étals hauts en couleurs et découvrons des poissons frétillants dans des bassines d’eau, des crapauds (eux aussi vivants) entreposés dans des caisses, des viandes posés sur des cartons et envahies par les mouches, des poules vivantes, des fruits et légumes en tout genre etc. Bref, nous passons par tout ce que l’Asie fait de mieux… ou de pire.

Nous montons après ça dans notre bus climatisé pour Luang Prabang. Mouais, on a plutôt explosé de rire en le voyant. Vieux bus local qui roulait portes et fenêtres ouvertes, mais on commence à avoir l’habitude. Nous prenons notre mal en patience pour ces 10h de route, mais il est vrai que les paysages magnifiques que nous traversons nous aident pas mal à passer le temps. De notre côté nous avons l’habitude mais c’est vrai que c’est un baptême pour les filles.

Nous arrivons donc à Luang Prabang en début de soirée et nous nous installons à la Suan Keo Guesthouse, très bien et surtout située à proximité du Mékong. Entourée de collines verdoyantes et bordée par le fleuve mythique du pays, la ville a un cadre naturel exceptionnel. Classée au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, elle est la ville la plus chargée d’histoire et la plus riche en monuments religieux du Laos. Nous passons donc plusieurs jours à arpenter ses rues, à visiter ses temples et à se balader au fil du Mékong. A bord de pirogues à moteur, nous découvrons ainsi les alentours de Luang Prabang, dont les fameuses grottes de Pak Ou, et voyons les petits gamins s’amuser sur les rives du fleuve. Nous partons également nous baigner aux cascades de Tad Kouang Si, impressionnantes par leur beauté.

Après un long long long trajet en bus VIP, qui en fait, ne l’était pas (presque 24h en tout, bus en panne, arrêt toutes les 5 mn pour refroidir le moteur avec des sauts d’eau, pas de clim, musique à fond, arrêt repas à 3h du mat, 5h de retard, déluge à l’extérieur mais aussi à l’intérieur du bus… donc parapluies ouverts), nous arrivons à notre prochaine étape : Paksé.

Ancienne ville coloniale, elle demeure un point de départ idéal pour visiter le sud du Laos et notamment le plateau des Bolovens. Nous louons donc un van avec chauffeur pour parcourir l’une des principales régions agricoles du Laos. Les paysages changent au fil des kilomètres, se composant parfois de plantations de café et d’autre fois de thé, de bananes, de riz ou encore de litchis.

La région compte également de nombreuses cascades auxquelles nous nous arrêtons. Toutes différentes et plus belles les unes que les autres, nous ne nous lassons pas de voir ce spectacle. D’autant plus que nous sommes en saison des pluies et que ces dernières sont particulièrement impressionnantes.

Nous nous arrêtons également au village Banko Phoung habité par l’ethnie Katou. Nous y restons une heure en compagnie de Cook qui nous explique les mœurs et les coutumes de son peuple. Il nous dit notamment que leurs cercueils en bois sont confectionnés de leur vivant et que petits et grands fument le tabac dans des pipes à eau en bambou. Et effectivement, nous voyons déambuler devant nous des enfants de trois ans, une pipe à la main.

Nous croisons également une jeune fille de treize ans, déjà mère et portant son enfant sur son dos. Dans le village, les enfants sont souvent nus et se promènent parmi les poules et les cochons.

Ils jouent au « lancé de claquettes », un jeu qui semble faire fureur au Laos, et nous regardent tous avec de grands yeux et un grand sourire. Nous sommes attendris devant ces gosses, tous plus attachants et craquants les uns que les autres.

Nous mettons ensuite le cap vers Champassak, à 35 kms de là. Sur la rive du Mékong, ce petit village semble s’épanouir dans une tranquillité absolue. Nous louons des motos et partons visiter le site archéologique le plus intéressant du pays : le Wat Phou. Lui aussi classé au Patrimoine mondial, il est le berceau de la civilisation Khmère. Il ne reste que quelques vieilles pierres mais notre visite nous rend encore plus impatients de visiter Angkor.

Nous passons le reste de la journée à moto, à flâner le long du Mékong et des rizières. Nous nous arrêtons au gré de nos envies, des fois pour donner des bonbons aux enfants travaillant dans les champs, d’autres fois pour observer un buffle planté dans un décor époustouflant.

Nous partons le lendemain dans un petit village faire une balade en éléphant. Paysage sublime et éléphants bien présents. Le seul hic, c’est que la pluie était aussi au rendez-vous. Mais comme toute pluie de mousson qui se respecte, elle ressemblait plus à un déluge qu’à une petite bruine. Autant dire qu’on s’en est pris plein la tête et que notre balade n’était pas exactement ce que l’on imaginait. Cela dit, ça ne nous a pas empêchés de profiter de ce moment.

Nous quittons la campagne de Champassak pour l’extrême sud du Laos, là où le Mékong se divise en une multitude d’îles. Les 4 000 îles sont frontalières avec le Cambodge et abritent quelques uns des derniers dauphins d’eau douce au monde. Nous choisissons de nous poser sur l’île de Khône. A peine installés dans une Guesthouse en bord de Mékong, nous enfourchons des vélos pour faire le tour de l’île.

Nous croisons des enfants sautant tout nu dans l’eau, des paysans labourant leurs champs et des femmes s’affairant dans les rizières. Les chemins sont boueux et caillouteux mais les paysages en valent le détour : cascades, tunnels de bambous sous lesquels nous passons en vélo, moines dans leur pirogue, Mékong qui se divise en une multitude de bras… 

Après deux jours passés sur cette île, nous partons pour le Cambodge, situé à 20 kms. Notre première étape sera là aussi la capitale, Phnom Penh.