Après quelques heures de bus (15h !) nous arrivons enfin à Nazca ! Le temps pour nous de regarder sur Internet les commentaires sur les différentes compagnies aériennes des lignes de Nazca et nous voilà en panique ! En effet, le 25 février dernier, un avion s’est crashé sur les lignes faisant 7 morts. En 2008, ce sont 5 français qui ont trouvé la mort, sans parler de tous les incidents non relatés comme les avions qui prennent feu, les pannes diverses, les atterrissages d’urgences… Bref, tout pour nous rassurer !
Mais il était trop tard, nous étions déjà en route pour l’aérodrome. Une fois sur place, nous ne voyons que des Cessna sur le tarmac (sorte de petit avion pouvant accueillir 3, 5 ou 7 personnes). C’est à ce moment là que Caroline a avalé un Lexomil entier, histoire d’être un peu plus zen. Il faut savoir qu’elle a déjà presque une crise cardiaque sur un vol Air France… alors là ! 10 minutes plus tard, elle était proche de l’état d’Anne Heche dans « 6 jours, 7 nuits » pour ceux qui ont vu le film. Au moment de monter dans l’avion, surprise, Caroline est copilote. Assise aux côtés du pilote, elle voit le manche trembler, les aiguilles bouger et le pilote s’amuser à décoller le joint d’étanchéité de sa fenêtre… Sur chaque siège est placé un petit sac plastique au cas où nous nous sentirions mal… Effectivement, dès que l’avion décolle, nous comprenons pourquoi.
Le vol se passe à peu près comme ça : le pilote survole les lignes et dit : « À gauche, la baleine » et l’avion se penche sévèrement à gauche. Presque à la verticale ! Puis de suite après : « À droite, l’araignée » et l’avion penche à droite. Tout ça pendant 35 mn. Caroline, dans un état second, ne sent pas grand-chose. Morad quant à lui, a rentabilisé son sac ! Heureusement pour nous que nous n’avions pas déjeuné avant, car il faut avoir l’estomac bien accroché !
Pour compléter le tableau, nous avons pris le soir même un bus de 9h pour rejoindre la ville d’Arequipa. Là-bas, petite visite à la clinique pour Caroline, pour ne pas déroger à la règle (la nourriture du trek de l’avant-veille n’ayant pas fait des miracles). Nous avons ensuite visité la ville durant deux jours avant de reprendre un bus pour Puno.
Une fois là bas, direction le lac Titicaca (lac navigable le plus haut du monde avec ses 3810 m d’altitude) où nous avons visité les îles d’Uros, Amantani et Taquile.
Les îles d’Uros sont fascinantes. Dans un paysage cerné de montagnes, une communauté indienne vit sur ces îles flottantes, formées d’une épaisse couche de roseaux flottants (Totora). Les habitants nous ont d’ailleurs expliqué le procédé pour « créer » ces îles sur lesquelles ils vivent. Ces derniers coupent les roseaux qui poussent sur le lac (d’une épaisseur d’environ 3 mètres), les attachent entre eux, puis les lestent de lourds rochers. Ils nous ont également fait visiter leurs habitations et fait faire un tour sur leurs barques en roseaux.
Nous nous sommes ensuite rendus sur l’île d’Amantani où nous avons fait la connaissance d’Aleja et de sa famille, qui nous ont accueillis pour la nuit. Aleja vit avec ses parents, frères, sœurs, neveux et nièces dans la même maison. Nous avons découvert avec eux la vie sur l’île, leurs coutumes et traditions. Nous avons participé à la préparation du repas en essayant de décortiquer des fèves. A leurs regards amusés, nous avons vite compris que nous n’étions pas très doués. Sur l’île, tous les habitants sont des fermiers et la patate est reine. Il en existe d’ailleurs plus de 200 sortes sur l’île et près de 4 000 au Pérou !
Le soir, nous sommes partis nous balader sur l’île et Morad a entamé une partie de foot à plus de 4 000 mètres d’altitude. Crevant ! L’effort étant beaucoup plus important, la partie n’a pas duré plus d’une demi-heure.
Le lendemain, nous avons quitté notre famille pour aller sur l’île de Taquile. Ses paysages rappellent à la fois l’Irlande et la Croatie. Montagnes plongeant dans la mer, sentiers de pierres bordés de petits murets et troupeaux de moutons.
C’est après cette belle journée que nous sommes revenus à Puno. Durant notre séjour au Pérou, nous avons cumulé 65 heures de bus… épuisant ! Mais nous devons encore prendre le bus demain, afin de rejoindre la Bolivie.